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Le parlement suivit ce mouvement de l’opinion. Dans son discours d’ouverture du parlement, à la session précédente, le roi avait dit, le 21 janvier : « qu’une des branches de l’administration nationale était devenue la source d’un grand nombre d’abus, tant à cause de l’éloignement des lieux que de quelques autres circonstances ; que le besoin se faisait sentir de l’intervention de la législation, et celui de lois nouvelles pour suppléer aux défauts et remédier aux désordres. » Le 30 mars, le président de la cour des directeurs, qu’était aussi membre de la chambre des communes, obtint la permission de présenter un bill pour l’amélioration de l’administration civile et judiciaire dans l’Inde. Les directeurs se plaignaient surtout de la difficulté qu’ils rencontraient à se faire obéir par leurs employés, faute de moyens coercitifs à prendre à leur égard ; ils demandaient à envoyer un magistrat supérieur (chief-justice), avec quelques juges et un attorney (procureur-général), sur le modèle des cours d’Angleterre, pour l’administration de la justice dans toute l’étendue du territoire de la Compagnie. Dans ce bill, le président se proposait encore la régularisation du commerce ; il représentait comme une monstruosité en politique que les gouvernants d’un pays quelconque fussent en même temps des marchands. C’était, selon lui, les exposer à la très grande tentation d’y devenir les seuls marchands ; réflexion parfaitement juste sans doute. Mais cette alliance constituait tellement l’existence de la Com-