Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/449

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tuel. Ces représentants, l’un des anciens souverains, l’autre des nouveaux dominateurs du pays, se firent de fréquentes visites. Au dire de M. Hastings, le jeune prince se montra doué d’un bon jugement, de sentiments élevés. Il avait de la pénétration et de la hardiesse, un esprit cultivé, beaucoup de modération de caractère ; il ne montra ni vanité, ni hauteur, ni insolence, rien d’indigne de sa haute naissance. En quittant Hastings, il retourna errer au hasard, comme perdu dans l’immensité de cet empire fondé par ses aïeux.

En quittant Lucknow, Hastings se rendit à Benarès, et de Benarès à Calcutta, où il arriva dans le mois de novembre 1785. À cette époque, la cour des directeurs se plaignait vivement, dans ses dépêches, de la quantité de billets tirés sur la Compagnie en dépit des restrictions apportées à cette pratique. Peu de jours après son arrivée, Hastings, s’en référant à ses lettres précédentes, insistait de nouveau pour qu’un successeur lui fut donné. Il annonçait à la cour des directeurs sa résolution de quitter le siège de la présidence, de le remettre soit à son successeur s’il était désigné, soit à celui des membres du conseil qui venait immédiatement après lui ; il désirait prendre passage sur le Barrington, qui ne pouvait tarder beaucoup à mettre à la voile. Hastings n’était pas doué d’une constitution très vigoureuse ; malgré le grand nombre d’années passées dans l’Inde, il n’avait jamais eu de maladie grave jusqu’en 1782, mais à cette époque il en