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tings et les représentations du conseil suprême que la seule envie d’entraver la marche de son administration. Lord Macartney était d’un caractère calme et froid, d’un esprit conciliant ; toutefois, sa situation ne lui permettait guère de se soustraire à des discussions acerbes, à des froissements pénibles. Son rang, sa position sociale, le rendaient de beaucoup supérieur à tous les employés de la Compagnie, même les plus distingués ; c’était le seul officier du roi auquel des fonctions aussi élevées eussent été confiées dans l’Inde. Il est vrai que cette situation n’était pas exempte d’inconvénients ; car les employés d’un grade inférieur voyaient dans son élévation une sorte de passe-droit. D’un autre côté, ses égaux ou ses supérieurs, envieux d’avantages qu’eux-mêmes ne possédaient pas, ne se trouvaient pas disposés à le ménager. Jusque là, cependant, ses manières conciliantes avaient empêché tout éclat ; mais, dans cette occasion ; il se sentit blessé. Considérant d’ailleurs le caractère défiant de Tippoo, son manque de confiance dans les Anglais, sa perpétuelle appréhension d’être trompé, lord Macartney se persuada que lui présenter une seconde ratification du traité, après que la première lui avait été présentée comme complète et définitive, c’était lui donner à croire qu’une supercherie avait été faite, soit dans le premier cas, soit dans le second ; il était a craindre alors qu’il ne voulût prévenir par des hostilités aussitôt commencées ce qu’il croirait des desseins hostiles. À