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déficits qui se montraient de tous côtés ; peut-être par ce moyen y avait-il d’ailleurs quelque chance de se procurer certaines ressources qu’on ne pouvait espérer autrement. Dans ce but, Hastings commençait à insinuer à la Compagnie de ne pas s’occuper du gouvernement intérieur ; jusqu’à un certain point il lui en contestait le droit : « Vos propres intérêts en souffriraient, disait-il, la ruine d’une grande et jadis florissante contrée en serait le résultat. La justice et la bonne foi repoussant tout prétexte d’exercer le pouvoir et la souveraineté dans ce pays, tandis que le souverain remplit fidèlement les engagements qu’il a contractés à l’égard de la Compagnie[1]. » Le système précédent avait fait son temps, on songeait à le remplacer. Le voyage de Hastings avait pour principal objet de s’assurer par lui-même de l’état du pays et de la situation de son gouvernement.

Le traité de la présidence de Madras avec Tippoo, transmis à la rectification de la présidence du Bengale, arriva pendant l’absence de M. Hastings. Le conseil suprême, qui pendant la durée de cette absence se trouvait investi de tous les pouvoirs du gouvernement, signa et ratifia le traité. Il fut alors transmis à Tippoo, qui lui-même en accusa solennellement la réception : Le gouverneur-général, encore à Lucknow, reçut de son côté une copie de ce traité. Il signa à la suite des membres du conseil,

  1. Lettre de Hastings au conseil. Auber, t. I, p. 680.