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sures. D’ailleurs, jusqu’au dernier moment Warren Hastings ne cessa de s’occuper avec le même zèle des affaires de la Compagnie. Tout en pensant à s’éloigner de l’Inde, il songeait à se rendre à Lucknow pour prendre de nouveaux arrangements, pour régler définitivement les affaires du nabob-visir et de la Compagnie, etc. D’abord le voyage rencontra de l’opposition dans le conseil ; cependant, comme de nombreuses lettres du major Palmer, employé à Lucknow, du nabob-visir et du ministre, ne cessaient de réclamer la présence de Hastings, qu’elles s’accordaient à peindre comme indispensable, la majorité finit par céder. Hastings fut autorisé à se rendre à Lucknow, et revêtu de tous les pouvoirs du conseil, soit pour régler les affaires intérieures ou extérieures, soit pour disposer des forces militaires du gouvernement. Il partit de Calcutta le 17 février 1784.

Dès ses premiers pas, la misère de la province de Benarès, autrefois si florissante ; attristèrent ses yeux. Le député d’abord chargé par le nabob de l’administration de la province avait été renvoyé, parce qu’il se trouvait en arrière dans ses paiements ; le second, ne voulant pas s’exposer à cet inconvénient, s’était fait ce principe de conduite : qu’il fallait qu’avant tout le tribut fût payé, et il avait agi en conséquence, Or, ce tribut, trop élevé pour le pays, l’avait appauvri, ravagé, désolé ; Hastings écrivait : « Des frontières du Buxar jusqu’à Benarès, j’ai été suivi et fatigué par les clameurs des ha-