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ment du Bengale. La cour soutenait le gouvernement de Madras, lui-même en opposition avec celui du Bengale ; elle se refusait à laisser à Hyderabad M. Sullivan, qui s’y trouvait placé par Hastings, et, en dépit de ce dernier, supportait à Oude M. Bristow, un de ses adversaires. Sans se décourager, le gouverneur-général, dans sa correspondance avec les directeurs, n’en persistait pas moins à défendre l’ensemble de toutes ses mesures ; il accumulait arguments sur arguments ; il persistait d’ailleurs aussi fermement dans sa demande d’un successeur. « À quelque époque, disait-il, que votre décision arrive, puisse le gouvernement tomber dans les mains d’un homme investi du pouvoir qui doit appartenir aux fonctions qu’il exerce ! Puisse-t-il ne pas se trouver, ainsi que je l’ai été, revêtu d’un vain titre, sans autorité réelle, chargé d’une immense responsabilité en même temps que dépourvu des moyens d’agir suivant sa volonté ! Puisse-t-il encore avoir un pouvoir de contrôle assez étendu pour le mettre à même de s’interposer avec efficacité dans les circonstances qui peuvent amener la ruine de vos intérêts et de votre crédit ! » Les nombreuses difficultés rencontrées par Hastings dans le cours de sa longue gestion lui venaient ainsi péniblement en mémoire au moment de résigner ses fonctions. Dans la chaleur et l’animation de la lutte, il s’était montré insensible aux calomnies dont on l’avait abreuvé ; redevenu de sang-froid, il sentait et laissait voir la profondeur et l’irritation de ses bles-