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raîtra point la moins utile aux intérêts de la Compagnie, ni la moins honorable pour le nom anglais. Si j’avais trouvé l’appui nécessaire, que de bien n’aurait pas été fait ? Vous, messieurs, il vous appartient d’attester la patience et la modération avec lesquelles j’ai supporté toutes les indignités qui m’ont accablé pendant tant d’années de services. C’était le devoir de la fidélité, je l’ai scrupuleusement rempli ; c’était le résultat de la reconnaissance que je dois aux actionnaires de la Compagnie, mes premiers maîtres et mes généreux patrons. J’aurais fait au besoin le sacrifice de ma propre vie. Un temps a été, pendant la durée duquel mon autorité légale a été complètement annulée ; toutefois j’ai su lui en substituer une autre, qui, bien que non régulièrement constituée, mais armée de la confiance publique, n’en a pas moins eu une influence toujours subsistante, une vigueur à peine moindre que celle que peut posséder un pouvoir constitutionnel et irrégulier. Alors, d’ailleurs, aucun danger extérieur n’existait qui pût trahir la faiblesse de votre gouvernement. Aujourd’hui les choses ont changé de face. Tandis que nos établissements se trouvent menacés par la guerre avec les plus formidables puissances de l’Europe, tandis que vous-mêmes avouez ne devoir leur conservation qu’aux heureux et puissants efforts de ce gouvernement, vous choisissez ce même moment pour annuler ses pouvoirs constitutionnels ; vous détruisez toute puissance, toute autorité chez