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du gouverneur-général à l’égard du rajah. Ils taxèrent d’imprudence impolitique l’emprisonnement de ce dernier, ce qui le mettait, disaient-ils, dans une situation dégradante à l’égard de ses sujets. Ce procédé ne devait-il pas avoir pour résultat d’affaiblir la confiance que les princes indigènes de l’Inde pouvaient être disposés à accorder aux Anglais ? après cela, comment pourront-ils croire encore à la justice, à la modération du gouvernement de la Compagnie ? Ces réflexions firent naître une grande irritation dans l’esprit de Warren Hastings. Il rendit aux directeurs reproches pour reproches ; entre autres griefs, il se plaignit surtout avec amertume de la publicité donnée par eux à ses résolutions à l’égard de Cheyte-Sing. « Les propriétaires ne les liront pas, disait Hastings ; d’ailleurs j’ai agi dans leurs intérêts, et je suis assuré de leur approbation. Mais cette lecture sera presque exclusivement faite par cette masse de gens déchaînés sans savoir pourquoi contre vos employés dans l’Inde, devant lesquels je suis déjà accusé de violation de la foi nationale et d’actes tellement odieux que, s’ils étaient prouvés, aucun autre châtiment que la mort ne pourrait expier le tort qu’ils auraient fait aux intérêts publics et au caractère national. » Warren Hastings se défendait encore, avec une chaleur qui ne lui était pas ordinaire, de toutes les imputations qui lui étaient adressées au sujet de Cheyte-Sing. Le fond de son raisonnement était