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essayait de s’emparer peu à peu du gouvernement, le faire passer des mains des indigènes dans celles de ses propres agents, ou bien encore de faire que le visir et les principaux fonctionnaires ne fussent eux-mêmes que ses agents à elle-même. Elle avait élevé au poste de visir, ou premier ministre, un certain Hyder-Bey-Khan. Dans ses instructions à M. Bristow, Warren Hastings disait : « Immédiatement après votre arrivée, sondez les dispositions de Hyder-Bey-Khan. Autrefois sa conduite a été fort répréhensible. Jusqu’à ces trois derniers mois, il possédait sans contrôle l’administration tout entière, il exerçait tous les pouvoirs du gouvernement ; le nabob-visir étant dans ses mains ce qu’il doit être dans celles de tout homme habile, c’est-à-dire un pur zéro. » Dans une autre dépêche, il parle encore dans les termes suivants du nabob-visir et du ministre : « Le ministre ose se servir du nom et du sceau du nabob, soit dans des lettres qu’il dicte lui-même au nabob, soit dans des lettres qu’il fait écrire en son nom sans qu’il en ait connaissance. » Mais il fallait encore que ce même homme, dans les mains duquel le nabob était un zéro, ne fût lui-même aussi qu’un autre zéro dans les mains des Anglais ; en d’autres termes, il fallait que tous les pouvoirs réels, effectifs du gouvernement fussent concentrés dans les mains du résident anglais. « Je ne saurais omettre, disait Hastings, de vous répéter ce que j’ai déjà dit dans les instructions verbales que je vous ai données à votre départ, c’est-à-dire qu’il ne