Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont Poonah était alors le théâtre parurent favorables à la présidence de Bombay pour l’accomplissement de ses anciens projets ; elle se hâta de donner l’ordre au résident qu’elle avait à Poonah, de ne jamais perdre cet objet de vue. De leur côté les Portugais faisaient de grands préparatifs, dans la vue de recouvrer leurs anciennes possessions de Salsette et de Bassein ; la présidence l’apprit par des lettres de Goa, et prit aussitôt la résolution de prévenir, d’empêcher à tout prix cet événement. Il fut signifié à Ragobah qu’il ne s’agissait que d’une mesure purement défensive ; le résident à Poonah fit la même déclaration au ministre, et lui assura qu’en aucun cas la Compagnie ne retiendrait ces possessions malgré sa volonté. Ces mesures prises, un détachement considérable sortit de Bombay le 12 décembre 1774, et se dirigea vers ces deux villes ; le 28, le principal fort qui défendait Salsette fut emporté d’assaut, et les Anglais, sans éprouver d’autre résistance, prirent possession de l’île. Pendant ce temps les négociations continuaient avec Ragobah. La présidence le considérait comme le légitime peschwah ; elle se flattait de le faire remonter aisément sur le trône, et comptait sur sa reconnaissance de ce service. Rien n’était encore terminé ; lorsque Ragobah se vit forcé de combattre l’armée des ministres ; abandonné dans le courant de l’action par un corps d’Arabes sur lequel il comptait, il s’enfuit en toute hâte à la tête d’un petit corps de cavalerie. Ce désastre n’était