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mes, sous le commandement d’un sergent. Ces hommes entrèrent dans la maison et voulurent pénétrer dans l’appartement des femmes. Les serviteurs du rajah tentèrent de s’opposer à ce qui était pour leur maître un déshonneur mortel ; ils furent repoussés, quelques uns blessés. Les soldats entrèrent dans le zennanah, les effets du rajah furent pillés, le Lieu de ses adorations domestiques profané, dépouillé de ses ornements ; la perception du revenu, dommage plus considérable encore, fut interrompue. Le gouverneur-général s’était de bonne heure effrayé de la tournure que commençait à prendre cette affaire ; il avait fait donner au rajah le conseil de se décider entre ces deux partis, ou ne pas reconnaître l’autorité de la cour, ou obéir aux sommations qu’elle lui faisait. Hastings fit plus encore, il envoya l’ordre au commandant des troupes à Midnapore d’intercepter le détachement du shériff, et de le retenir sous bonne garde en prison. Les ordres arrivèrent trop tard, l’outrage était irrévocablement consommé sur la personne et la maison du rajah, quand le détachement fut arrêté. Mais Hastings était résolu à ne plus garder de ménagements pour sauver le gouvsrneument de l’impopularité assumée sur elle par la cour suprême ; il fit signifier à tous les zemindars, choudries et talookdars des trois provinces qu’ils ne devaient pas se regarder comme sujets de la juridiction de la cour suprême, à moins qu’ils ne fussent employés de la Compagnie ou qu’ils n’a-