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sans s’engagèrent aussitôt à soutenir les droits de cet enfant.

La province de Guzerate, où Ragobah venait chercher un asile, était alors divisée par les prétentions de deux frères, Futty-Sing-Gincowar et Gowind-Row-Gincowar. L’aîné accusait le cadet d’avoir obtenu le trône à son préjudice, par le moyen de présents donnés au premier ministre à Poonah ; tous deux étaient en guerre et le cadet assiégé dans sa capitale. Dans la province de Berar, deux frères se disputaient de même le pouvoir. Il n’était donc aucune des puissances voisines dont Ragobah pût espérer du secours, à l’exception cependant de la présidence de Bombay. En revanche celle-ci se trouvait favorablement disposée à son égard ; elle se flattait d’en obtenir la cession de Salsette et Bassein, qu’elle convoitait depuis long-temps. C’était aussi le but de l’ambition de la cour des directeurs qui depuis long-temps n’écrivait guère de lettres au conseil qu’elle ne lui recommandât de diriger toute son attention sur les moyens d’acquérir ces deux importantes possessions. Dès 1773, un envoyé de la Compagnie avait eu la mission de négocier du peschwah la cession de ces places en échange de quelques autres avantages ; après cela était venue l’expédition contre Broach ; le nabob, comme nous venons de le raconter, avait été ruiné, dépossédé ; et la présidence établit à sa place, dans les mêmes termes avec la Compagnie que lui-même avait été établi, Futty-Sing. Les événements