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ficier chargé de cette mission en rendait compte au résident comme il suit : « J’ai à vous accuser réception de votre lettre du 2 du présent mois. Après l’avoir reçue, j’ai aussitôt mis en liberté les prisonniers Behar-Ali-Khan et Jewar-Ali-Khan, événement qui a rempli de joie les princesses et la ville entière de Fyzabad. Behar-Ali-Khan et Jewar-Ali-Khan, avec des pleurs de joie, ne cessent d’exprimer leur reconnaissance au gouverneur-général, au nabob visir et à vous, de leur avoir rendu ce bonheur sans prix, la liberté ; ils en conserveront toujours le plus reconnaissant souvenir, et à leur prière je vous transmets les lettres ci-jointes. Je voudrais que vous eussiez été présent à l’élargissement de ces prisonniers : ces pauvres vieillards, avec leurs lèvres tremblantes et leurs joues inondées de larmes de joie, formaient un spectacle vraiment touchant. S’il suffisait pour cela des prières et des bénédictions de ces pauvres gens, nul doute qu’au jour du jugement vous ne soyez tout aussitôt transporté dans régions les plus élevées du ciel. » Ainsi finit cette tragédie, qu’il était nécessaire de raconter avec quelque détail ; elle devint plus tard un des terribles épisodes du grand procès soutenu contre Hastings devant le parlement.

Au commencement de 1782, M. Hastings, ne voyant pas les résultats qu’il se promettait de son arrangement avec le nabob, en avait exprimé son mécontentement à M. Middleton en termes très