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possibles, y compris le dernier supplice. Effrayés, les eunuques firent de nouvelles offres ; les princesses, qui craignaient de voir s’éloigner leurs agents confidentiels, en firent aussi de leur côté. Mais pour réaliser ces offres il fallait du temps, et le résident n’en voulait pas accorder. Les prisonniers furent amenés à Lucknow ; de nouvelles tortures furent infligées, dont la nature ne se laisse pas trop entrevoir dans la lettre suivante du vice-résident à l’officier chargé de leur garde : « Monsieur, le nabob a résolu d’infliger un châtiment corporel aux prisonniers ; il faudra donc que les agents qui se présenteront de sa part aient un libre accès auprès d’eux, et soient à même de faire d’eux ce qu’ils jugeront convenable. »

Ces mauvais traitements ne s’étendirent pas seulement aux eunuques : les femmes du zenanah furent souvent privées de nourriture, presque jusqu’au point de mourir de faim. Mais aucune découverte ne se faisait. Les rigueurs allèrent en s’accroissant de la sorte jusqu’au mois de décembre ; alors, soit par sa propre expérience, soit par le témoignage de l’officier chargé de la garde des princesses, convaincu qu’il n’y avait plus rien à tenter par la force, que s’il y avait quelque chose à espérer ce ne pouvait plus être que par d’autres moyens, le résident éloigna la garde des princesses et rendit les eunuques à la liberté. Les cruautés avaient été exercées sous le nom du nabob, la grâce fut accordée au nom du gouverneur-général. L’of-