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cesse fut sollicitée de le payer : elle répondit en affirmant avoir déjà donné tout ce qu’elle possédait de grande valeur ; elle offrit cependant des bijoux, des effets précieux, mais ils furent refusés par le résident anglais comme de trop peu de valeur. De nouvelles souffrances furent infligées aux eunuques ; le résident anglais écrivit à l’officier chargé de leur garde : « Monsieur, aussitôt que cette note vous sera délivrée, vous donnerez vos ordres afin que les deux prisonniers soient mis aux fers, privés de toute nourriture, etc., suivant mes instructions d’hier. Signé Nath. Middleton. » Ainsi pris par la famine, les eunuques firent l’offre de payer de leur propre argent la somme demandée aux princesses ; ils demandaient un délai d’un mois pour pouvoir la réaliser. On prit leurs billets, mais ils ne furent nullement relâchés ; les princesses demeurèrent elles-mêmes sous bonne garde. Le paiement des billets donnés par les eunuques commença ; les princesses donnèrent ce qu’elles assuraient être la dernière chose possédée par elles, leurs bijoux, leurs meubles, et jusqu’à leurs ustensiles de table. Le résident lui-même écrivait à Hastings qu’aucune preuve n’existait qu’elles possédassent davantage. Le 23 février 1782, plus de 500,000 livres sterling extorquées de cette manière avaient été reçues par le résident pour les dépenses de la Compagnie. Sur la totalité des billets exigés, il y avait un arriéré de 25,000 livres sterling suivant les eunuques, de 50,000 suivant le résident : les