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ciations s’ouvrirent, à la fin desquelles les princesses refusèrent de céder aux exigences des Anglais et du nabob. Les troupes furent alors mises en marche : elles avaient ordre d’escalader de vive force la ville et le château. Mais aucune résistance ne fut faite ; les troupes, sans que le sang eût coulé, prirent possession du palais de l’une des princesses et investirent le palais de l’autre. Comme l’appartement des femmes fut respecté, le trésor ne se trouva pas ; la difficulté était donc de mettre la main dessus sans jeter sur soi l’odieux de la profanation d’un lieu réputé sacré dans les mœurs et les idées de l’Orient.

Or, les princesses avaient pour principaux agents, pour hommes de confiance deux vieillards de rang et de distinction, qui avaient vécu en grande faveur auprès du dernier nabob ; c’étaient deux eunuques, appelés l’un Jewar-Ali-Khan, l’autre Behar-Ali-Khan. On s’empara d’eux, espérant les pousser, par la prison et la torture, à révéler où se trouvait l’argent des princesses, ou décider les princesses à livrer les trésors pour racheter leurs souffrances. L’expédient eut d’abord quelque succès. La plus âgée des deux princesses, qui, comme chef de l’appartement des femmes, avait la garde des trésors, fit des propositions pour suspendre les douleurs de ces deux vieillards ; l’arriéré du nabob envers la Compagnie pour l’année 1779 à 1780 fut soldé. Les eunuques ne furent point relâchés. Il existait un autre arriéré pour l’année suivante 1780-81 ; la prin-