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agents indigènes lui indiquèrent les trésors des begums comme la mine où il fallait puiser ; ce fut là le mot du nouvel arrangement conclu avec le nabob d’Oude. Le gouverneur-général consentit à l’affranchir de la solde d’une partie des troupes anglaises ; mais le nabob, de son côté, s’engageait à dépouiller les princesses, à transmettre à Warren Hastings le montant de leurs trésors et de leurs jaghires. Déjà nous avons dit combien les circonstances étaient impérieuses pour le gouvernement anglais. D’un autre côté il prétendit avoir été poussé aux mesures qu’il prit par la conduite même des princesses ; selon lui, elles avaient fait tous leurs efforts pour exciter l’insurrection n à Onde en faveur de Cheyte-Sing ; elles employaient tout leur pouvoir à empêcher l’administration du visir, en faveur du nabob du Bengale. On peut remarquer à ce sujet que l’insurrection de Bénarès éclata le 16 août, le traité par lequel le visir fut autorisé à les dépouiller fut du 19 ; les begums auraient donc eu bien peu de temps pour l’exécution de ce qui leur était imputé. Au reste, il est évident que le témoignage de Hastings sur ce sujet ne saurait être d’un grand poids. D’un autre côté, le nabob, à son départ de Chunar, donna lui-même une sorte de démenti aux craintes réelles ou supposées de Hastings sur ce point : pour s’en retourner chez lui, il passa par Fyzabad, la résidence habituelle des princesses ; et bien qu’il fût à la tête d’un corps de cavalerie de 5 à 600 hommes, il entra dans la ville avec seulement cinq ou