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solde du nabob, cessassent d’y être ; qu’il cessât, en outre, de payer tous les employés anglais alors à sa solde, à l’exception du résident. Un autre article du traité l’autorisait à reprendre tous les jaghires qu’il jugerait convenable, à cette seule condition de solder à ceux qui les tenaient une rente égale à celle qu’eux-mêmes en retiraient. Aux termes de ce traité, il semblait donc que les Anglais n’eussent fait que des concessions gratuites, qu’ils avaient enfin consenti à alléger le fardeau qui depuis longues années écrasait le nabob. Mais ces conditions apparentes, avouées, n’étaient autre chose qu’un voile destiné à cacher les conditions réelles, et tenues secrètes, du traité véritable.

Deux princesses étaient connues sous le nom de begums : l’une, la mère de Suja-al-Dowlah, le dernier nabob ; l’autre sa veuve, mère du nabob actuel. Toujours traitées en souveraines, à la mort de Suja-al-Dowlah, ces princesses furent mises en possession d’un certain nombre de jaghires ; de ce fonds elles tiraient l’argent nécessaire à leurs dépenses personnelles et à l’entretien de leurs maisons. En mourant, Suja-al-Dowlah leur avait laissé la plus grande partie de ses épargnes, on le savait ; l’imagination les multipliait à l’infini, en faisait des trésors des Mille et une Nuits. Hastings n’avait pas trouvé à Bénarès les ressources qu’il y était venu chercher ; cependant tout son pouvoir, sa réputation personnelle, l’avenir de la Compagnie voulaient de l’argent, de l’argent sur-le-champ. Les