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nommé par le parti opposé, et sur le dévouement duquel il ne croyait pas pouvoir compter. Déjà, à l’époque où Warren Hastings recouvra son autorité, il avait déplacé cet agent ; l’ordre de le replacer était arrivé peu après, de la part de la cour des directeurs ; Hastings avait long-temps éludé cet ordre, mais plus tard la réintégration de M. Bristow à son poste était devenue une des conditions de cet arrangement avec M. Francis, dont il a déjà été question. Libre en ce moment de toute entrave, le gouverneur-général rappela de nouveau M. Bristow, et nomma pour le remplacer M. Middleton.

Warren Hastings se rendit alors à Lucknow, dans le but de traiter l’affaire avec le nabob du Bengale. En apprenant cette nouvelle, le nabob de Oude se hâta de quitter sa capitale et de se rendre auprès du gouverneur-général, auquel il voulait rendre ses devoirs ; il arriva au moment où éclata la terrible sédition de Bénarès. Réfugié à Chunar, celui-ci n’avait nulle envie de se montrer à un prince indigène dans cette situation précaire et dangereuse. En revanche le nabob n’en était que plus empressé de juger par ses propres yeux de l’état réel des choses. Il se rendit donc à Chunar avec une escorte peu nombreuse. Plusieurs conférences s’ensuivirent entre lui et le gouverneur-général ; le résultat fut un nouvel arrangement : le gouverneur consentait à ce que toutes les troupes anglaises, à l’exception d’une brigade et d’un régiment de Cipayes, maintenant à la