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ner à l’obéissance. » Après avoir exposé de la sorte ses embarras, le nabob terminait en demandant que la solde de la deuxième brigade et des autres troupes cessât de lui être imposée à l’avenir ; ces troupes, disait-il, étaient non seulement sans utilité pour son gouvernement, mais elles occasionnaient au contraire de grands désordres. Le gouverneur-général fut fortement irrité de ces représentations. Dans une lettre au résident, il déclara ces plaintes tout-à-fait inadmissibles : « Le nabob, disait Hastings, est devenu le vassal de la Compagnie ; à la Compagnie seule appartient le droit de juger si elle veut retirer ses troupes, ou quand elle veut les retirer. »

Les embarras de l’État, la diminution des revenus étaient, suivant Hastings et le conseil suprême, le résultat de la mauvaise conduite du nabob et du mauvais choix qu’il faisait de ses ministres. Au reste, il était bien certain que la protection, la défense de la domination du nabob reposait uniquement sur la présence des troupes anglaises ; que ces troupes eussent été retirées un seul instant, et tout aussitôt accouraient les Mahrattes, qui s’emparaient, sans coup férir, d’Oude et du reste de la domination du nabob. Dans ce cas, non seulement ce prince eût été dépouillé de ce qui lui restait encore, mais les Mahrattes devenaient de dangereux voisins pour les Anglais. Les finances de la Compagnie ne pouvaient suffire à l’entretien des troupes nécessaires à sa défense et à celle du nabob, si ce