Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/397

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

années. Depuis le même laps de temps, les officiers, les employés, les domestiques de ma cour n’ont rien touché. En ce moment, il n’y a aucun petit coin du pays dont le revenu puisse être affecté au paiement des dettes de mon père. Cependant les créanciers me pressent tous les jours. J’ai lutté depuis trois ans contre ces difficultés ; je ne cessais de me flatter que l’honorable Compagnie et le suprême conseil voudraient bien faire faire une enquête, par des personnes impartiales et désintéressées, sur la détresse de ma situation. Le moment est venu où je me vois forcé de leur adresser mes humbles représentations ; les dépenses se sont beaucoup accrues, il a fallu accroître dans la même proportion le prix de locations des terres : de là des déficits qui vont en augmentant d’année en année. Le pays devient désert, la culture est abandonnée. Cette année particulièrement, en raison de la sécheresse excessive, j’ai été obligé d’abandonner aux fermiers plusieurs lacs de pagodes, et encore ne sont-ils pas satisfaits. À peine ai-je pu subvenir à mes dépenses les plus indispensables, et pourtant les revenus se trouvent en arrière de 15 lacs de roupies (150,000 livres sterling). Plusieurs des chefs ont été forcés d’abandonner la cour avec leurs troupes et leurs suites ordinaires, et maintenant il ne me reste qu’un fort petit nombre de troupes, cavaliers ou fantassins, à employer à la collection des revenus. S’il arrivait que les zemindars devinssent réfractaires, je n’aurais pas de forces suffisantes pour les rame-