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qu’il est dans les autres parties du royaume, il me fallait faire des rondes pour m’assurer que les travaux étaient convenablement poussés et les soldats d’Ahmedy fidèles à leur poste ; à cause de cela, il arriva que deux ou trois sirdars et d’autres tombèrent dans des fontaines qui étaient fort pleines, et devinrent martyrs, sans qu’aucun pût deviner ce qu’ils étaient devenus. À cette époque, l’eau montait au-dessus du genou dans la campagne… »

Le long de la chaîne des montagnes du Malabar il existe plusieurs castes ou tribus encore à l’état sauvage : elles habitent au milieu des forêts, sans se fixer nulle part ; quelques unes de ces peuplades changent de demeure tous les ans. Arrivés à l’endroit qu’ils ont choisi pour leur séjour passager, ces pauvres gens en entourent l’enceinte d’une espèce de haie, et chaque famille choisit un petit espace de terrain, que ses membres labourent à l’aide d’un morceau de bois pointu, durci au feu. Ils n’ont que peu de communications avec les habitants civilisés du voisinage. Moins avancés que les sauvages de l’Afrique ; ils n’ont ni l’arc ni les flèches. Ils se nourrissent au moyen de quelques métiers : il en est qui abattent du bois, d’autres qui tressent des nattes. À peine nés, les enfants sont habitués à la vie dure qu’ils doivent mener. Dès le lendemain de leurs couches, obligées de se mettre à la recherche de leur nourriture, les femmes, avant de s’éloigner de leurs nouveaux-nés, commencent par les allaiter : elles creusent après cela en terre un