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nitif ; les garnisons d’Onore et de Carwar s’y trouvaient comprises. Aux termes de la convention, un marché abondant devait avoir lieu trois fois par semaine dans Mangalore ; il était en outre signifié que les prix y seraient les mêmes qu’au camp de Tippoo. Dès le début cet article du traité fut peu observé. Les prix s’élevèrent au contraire de jour en jour, à tel point qu’une volaille ne tarda pas à être vendue de huit à douze roupies, et le reste, viande ou légume, dans la même proportion. Bientôt le marché cessa même tout-à-fait. Alors les chevaux, les chiens, les chats, les rats, les souris, les oiseaux de proie, les lézards, les couleuvres, etc., furent promptement dévorés ; les chackals, alléchés par les cadavres récemment enterrés, n’étaient point épargnés : du funèbre repas ils passaient sur la table d’officiers, qui s’en repaissaient avec une affreuse avidité. Tant de privations et tant de maux n’avaient point encore ébranlé le courage des défenseurs de Mangalore, lorsque le 22 novembre une flotte fut signalée : c’était un corps considérable, sous les ordres du général Mac’Leod. Par malheur, au lieu d’aborder, le général se contenta d’entamer, par le moyen de son secrétaire, une négociation avec Tippoo : il stipula la faculté d’approvisionner la place de vivres pour un mois, et, cela fait, remit à la voile. Or, ces vivres, tirés d’un bâtiment de commerce, se trouvèrent eux-mêmes d’une mauvaise qualité : sur vingt pièces de bœuf et de mouton, il ne s’en trouvait pas une, selon l’expression