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mées. Tippoo agit d’abord avec beaucoup d’activité : Dès le 27 mai il avait élevé une batterie de onze embrasures ; une sortie de la garnison pour la détruire fut repoussée. Le 29, les assiégeants commencèrent à jeter sur la ville des bombes et d’énormes pierres ; ces pierres, aussi lancées par les mortiers, et dont quelques unes pesaient jusqu’à cent cinquante livres, faisaient de grands ravages ; tantôt elles enfonçaient des maisons, que le manque de matériaux empêchait ensuite de relever, tantôt elles se brisaient en innombrables éclats puis retombaient en une pluie meurtrière. Les blessures qui provenaient de ces éclats étaient en général fort dangereuses : ils lacéraient, déchiraient les chairs, et-la gangrène se mettait souvent dans les moindres plaies. Les Anglais repoussèrent à la baïonnette plusieurs attaques contre leurs batteries. Ils firent des sorties heureuses, ils enclouèrent un bon nombre de canons à l’ennemi ; ils éteignirent son feu sur quelques points par la supériorité du leur. Les assiégeants n’en continuèrent pas moins d’approcher de la place : ils jetèrent des fascines dans le chemin couvert, et parvinrent jusqu’à la crête du glacis. Dès les premiers jours de juin la brèche était déjà praticable ; le 4 juillet, Tippoo ordonna un assaut général. Les premiers rangs des assaillants étaient armés, les uns d’espèces de faucilles recourbées propres à attirer à soi l’ennemi, les autres de piques montées sur de longs bambous, pouvant atteindre de