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district considérable sur la frontière du Nizam. Tous ces chefs ne se faisaient aucun scrupule de tirer fréquemment l’épée les uns contre les autres ; cependant tous professaient une dépendance au moins nominale à l’égard de l’héritier de Sewajee, fondateur de l’empire. D’ailleurs, la communauté de langue, de religion, et, sous quelques rapports, d’intérêts, les rendait toujours prompts à s’unir contre tout agresseur étranger.

Pendant la vigoureuse administration des derniers peschwahs, les brahmes du conseil avaient été presque entièrement dépouillés de toute autorité ; les temps ordinairement agités d’une minorité leur donnèrent l’occasion de tenter de recouvrer cette influence perdue. Au moyen de la mère du rajah, qu’ils avaient gagnée à leurs intérêts ; ils réussirent à jeter la discorde, à créer la jalousie entre l’oncle et le neveu : l’oncle fut dépouillé de son pouvoir. Cette princesse et les brahmes du conseil accusèrent, d’un commun accord, Ragonaut-Row d’aspirer lui-même à l’office de peschwah, et de nourrir des desseins hostiles contre ses deux neveux. Le régent ne nourrissait pas une moindre inimitié contre les brahmes. Jusqu’à ce moment, toutefois, les membres de la famille des peschwahs avaient toujours vécu en bonne intelligence, et n’avaient cessé de s’entendre pour soutenir le chef de la famille. Pendant l’enfance de Madhoo, la puissance des ministres ne souffrit plus de contrôle et devint illimitée : ils en usèrent pour amasser d’immenses