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goyne ; celui-ci n’en professait pas moins la résolution de continuer d’obéir aux ordres du général. Dans cet embarras, le conseil se décida à une mesure hardie : le général étant à la campagne, sa maison fut investie par un détachement de Cipayes ; il fut fait prisonnier, et enfermé dans le fort Saint-Georges, jusqu’au moment où il se trouva un vaisseau qui fît voile pour l’Angleterre ; alors il fut embarqué de vive force. Par suite des démarches, de Bussy, Tippoo répondit favorablement aux ouvertures de la présidence à l’occasion de la paix. Tippoo paraissait consentir à un traité sur la base d’une mutuelle restitution de conquêtes ; il se montrait, en outre, disposé à envoyer deux ambassadeurs à Madras. De son côté, la présidence se décida à envoyer auprès du sultan trois commissaires. Jalouse, d’ailleurs, de créer en même temps une diversion en faveur de Mangalore, elle donnait au colonel Fullarton l’ordre d’agir le plus promptement et le plus vigoureusement possible.

Fullarton se décida donc à entrer immédiatement en campagne. Son premier soin fut d’augmenter son armée des garnisons de Tanjore, de Tritchinopoly et de Tinivelly. Parti de Dindigul le 23 mai 1783, il se dirigea vers Daroparam, l’armée partagée en deux divisions ; les environs de la place étant inconnus, il fallut se diriger d’après les renseignements des espions indous. L’un d’eux décrivit au colonel Fullarton Daroparam et ses approches, un autre fit un rapport du même genre à