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cèdent les générations sur ce grand théâtre de l’histoire.

Cependant sir Edward Hughes reparut devant Cuddalore le 16 juin ; presqu’au même moment l’escadre française fut signalée. Le projet de Suffren était de combattre ; celui de sir Edward, au contraire, d’éviter soigneusement tout engagement, afin de demeurer libre de se porter au secours de l’armée anglaise. Dans ce but, il était venu mouiller en vue du camp anglais ; l’apparition des vaisseaux français le contraignit de reprendre la mer. Pendant trois jours les deux escadres en présence manœuvrèrent, tantôt pour prendre, tantôt pour conserver le vent. Les Anglais avaient dix-huit voiles, les Français seize. Le combat commença sur les trois heures et demie. Suffren montait une frégate, la Cléopâtre. Le combat durait depuis une heure, lorsque le feu se manifesta à bord du vaisseau français le Fendant ; le Flamand, qui le suivait, se porta en avant pour le couvrir ; pendant qu’il exécutait cette manœuvre, le Gibraltar tenta de couper la ligne française en traversant l’espace que le Flamand venait de laisser libre, mais celui-ci manœuvra assez à temps pour l’empêcher. La nuit sépara les combattants ; le jour suivant, les Français mouillèrent dans la rade de Porto-Novo. Le 22, les deux escadres se retrouvèrent encore en présence : Suffren offrit de nouveau la bataille ; l’amiral Hughes ne jugea point à propos de l’accepter, et fit voile pour Madras. L’amiral français se rendit alors