Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/369

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aucune grande combinaison militaire ; d’ailleurs l’armée anglaise, parfaitement tranquille, nullement sur ses gardes, croyait n’avoir rien à redouter. Tout-à-coup Tippoo apparut pourtant à quatre milles de Bednore, avant qu’aucune nouvelle de sa marche fût parvenue aux Anglais ; ceux-ci, obligés d’abandenner la ville, ainsi qu’une grande partie des approvisionnements, n’eurent que le temps de se réfugier dans la forteresse. Tippoo en commença le siège, en même temps qu’il envoyait divers détachements parcourir la province et s’emparer des villes secondaires. Les fortifications de la citadelle de Bednore étaient en fort mauvais état ; les Anglais avaient peu de munitions, encore moins de vivres ; les fatigues et les maladies faisaient de nombreux ravages dans leurs rangs ; aussi se rendirent-ils par capitulation dès le 30 avril. Un article de la capitulation portait qu’ils seraient renvoyés sur la côte ; un autre, que le trésor public serait rendu intact à Tippoo : dernière condition parfaitement inexécutable, car une partie du trésor avait été pillée. Tippoo s’en prévalut pour ne pas observer l’autre, ou pour excuser son manque de foi. Les Anglais furent chargés de fers, dirigés sur la citadelle de Mysore, et là enfermés dans d’étroites prisons. On prétendit que le général Matthews avait fait creuser et remplir de pièces d’or les bambous de son palanquin. Quoi qu’il en soit, Tippoo, au lieu de s’endormir sur la prise de Bednore ; se dirigea sans perdre de temps sur