Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/368

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conciliation, faire comprendre aux Mahrattes l’état des choses, ou du moins obtenir d’eux d’être conduit à Gheria, où tout se fût expliqué. Mais c’était un homme d’un caractère hardi, impétueux, impatient de toute résistance ; pressé d’ailleurs de se rendre à son poste, tout délai lui était odieux en ce moment. Il donna à l’équipage des sloops l’ordre de repousser les Mahrattes par la force, si ceux-ci tentaient de disputer le passage. Les équipages des deux bâtiments de Mac’Leod, obéissant à cet ordre, se firent bravement tuer. Les deux bâtiments n’en tombèrent pas moins au pouvoir des Mahrattes. Le major Shaw fut tué, Mac’Leod et Humberstone tous deux blessés, et le dernier mortellement : il mourut à Gheria peu de jours après. Humberstone, qui n’avait que vingt-huit ans, promettait à sa patrie un homme remarquable ; il était tout à la fois passionné pour l’étude de l’antiquité et pour celle des sciences qui se rattachaient à sa profession ; c’était un littérateur et un mathématicien distingué. Quand il avait accompli ses devoirs de soldat et de général, on le voyait dans sa tente un Plutarque à la main, ou bien tout occupé de la solution de quelque problème d’algèbre ou de géométrie.

Depuis la prise de Bednore, de nombreux détachements de troupes ne cessaient d’en partir pour aller soumettre ou rançonner les différentes villes et districts de la province., L’argent était le seul objet de ces excursions, qui ne se rattachaient à