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et devint le signe de son investiture. Kishwanah se trouva en mesure de transmettre sa dignité à son fils Bajee-Row, qui, augmentant, accroissant encore le pouvoir que lui avait transmis son père, ne laissa plus qu’une ombre d’autorité au vrai souverain ; confiné à Sattarah, ce dernier ne fut bientôt plus qu’une sorte de prisonnier d’État. Le peschwah établit au contraire sa résidence à Poonah, qui devint dès lors le centre du gouvernement, la capitale de l’empire. Le frère de Bajee-Row, brahme aussi, était le chef de l’armée : il attaqua les Portugais aux environs de Bombay, les défit, et ajouta à la domination mahratte Salsette et Bassein, depuis ce moment objet constant de l’ambition de la présidence de Bombay. Le voisinage de ces territoires des établissements britanniques mit en contact les intérêts de la présidence de Bombay et ceux des Mahrattes. Plusieurs fois on s’était occupé d’un arrangement commercial entre les deux États, mais toujours sans succès. Bajee-Row laissa un fils tué à la bataille de Paniput, et par son frère deux neveux, l’un appelé comme lui Bajee-Row, et l’autre Ragonaut-Row ; l’aîné de ceux-ci devint peschwah, et, en cette qualité, conclut en 1756 un traité avec la présidence de Bombay. Par ce traité les Mahrattes s’engageaient à exclure les Hollandais de tout commerce dans l’étendue de leur domination ; à abandonner les forts de Vittoria, Hematgure et Bancote, en échange de Gheria, pris par les Anglais sur le pirate Angria. En 1761, Bajee-Row mourut, et