Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maux accumulés, il s’efforça de faire refluer dans les provinces les moins épuisées une partie de la multitude réfugiée à Madras.

Le quatrième jour après le départ de la flotte, sir Richard Bickerton était arrivé à Madras. Il avait sous ses ordres trois régiments de 1,000 hommes chacun, un régiment de cavalerie légère montant à 340 hommes, et environ 1,000 recrues levées en Irlande par la Compagnie. À peine sir Richard apprit-il le départ de la flotte, qu’il mit immédiatement lui-même à la voile et se dirigea sur Bombay pour y rejoindre sir Edward Hughes. Depuis peu, deux attaques d’apoplexie avaient atteint sir Eyre Coote, à peu d’intervalle l’une de l’autre ; la force de son tempérament avait résisté, mais aux dépens du moral, demeuré fort affaibli. Dans le but de chercher quelque soulagement à ses maux par un changement d’air, il mit à la voile pour Bombay. Le général Stuart prit le commandement de l’armée alors sous les murs de Madras. La solde était de six mois en arrière, et les vivres n’étaient assurés que pour très peu de jours. Au reste, le départ de sir Eyre Coote ne pouvait être qu’avantageux dans les circonstances fatales où l’on se trouvait : le pouvoir qu’il avait reçu de la présidence du Bengale de diriger exclusivement les opérations militaires avait souvent été un obstacle aux bons résultats qu’aurait obtenus lord Macartney ; ce pouvoir ne pouvait appartenir au successeur du général. Le président et le conseil purent dès lors essayer de