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nus de cette province montaient à 7 lacs. Immédiatement après la conquête, les choses furent remises sur l’ancien pied. À la même époque, un résident, M. Mostyn, fut envoyé à Poonah, capitale de l’empire mahratte : sa mission consistait à s’occuper des intérêts généraux de la Compagnie, surtout à négocier l’acquisition de Salsette et de Bassein, ce qui devait amener de nombreux rapports entre les Anglais et les Mahrattes. À compter de ce moment, l’histoire de ces deux peuples commence à se mêler de plus en plus jusqu’au moment où elles se confondent,

Les souverains mahrattes étaient assistés dans leur gouvernement par un conseil de huit brahmes qui se partageaient les principaux offices de l’État. Le chef ou président de ce conseil s’appelait peschwah : c’était un premier ministre, un maire du palais, dont le pouvoir et l’influence s’accroissaient de toute l’indolence, de toute l’incapacité du souverain nominal. Les rajahs ne tardèrent pas à s’apercevoir qu’il n’est pas facile de reprendre un pouvoir imprudemment confié. Sous le règne du rajah Sahoo, prince adonné à la mollesse et aux plaisirs, Kishwanah-Balajee, d’une humble situation, s’était élevé jusqu’au rang de peschwah, et il exerça sans contestation le pouvoir suprême ; il prit le nom de Row-Pundit, c’est-à-dire chef des pundits ou brahmes. Le rajah le revêtit en grande pompe d’un sirpauh ou robe d’honneur, cérémonie qui fut renouvelée dès lors pour chaque peschwah