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villon est amené par d’autres. Avis de cesser le feu est envoyé dans les batteries : on ne veut pas y croire ; les officiers s’étonnent, s’indignent, montent sur le pont ; l’équipage partage leur indignation. Un d’eux, M. Dien, premier lieutenant, s’adresse au capitaine, lui reproche sa lâcheté ; tous ses efforts sont inutiles. Mais alors l’équipage, donnant un noble exemple d’indiscipline, se refuse à obéir et continue le combat. Le lieutenant prend le commandement, le pavillon est arboré de nouveau, pendant que l’équipage recommence le feu avec de grands houras. En ce moment le Sultan, le vaisseau anglais qui combattait le Sévère, mettait ses canots en mer pour en aller prendre possession. Cependant l’amiral Hughes, parvenant à rassembler ses vaisseaux fortement avariés, s’éloignait lentement ; Suffren resta maître du champ de bataille, hâtant à coups de canon la retraite des vaisseaux anglais. L’escadre française alla mouiller à Karical. Les Anglais, se trouvant au vent, avaient la possibilité de reprendre l’offensive s’ils voulaient recommencer le combat ; l’état de leurs vaisseaux ne le permit pas. Le lendemain, Suffren remet à la voile en se dirigeant sur Gondeloor. À peine l’escadre a-t-elle fait quelques milles, qu’un navire anglais est signalé, sous pavillon parlementaire : il portait un officier qui, montant à bord du Héros, remit à M. de Suffren une lettre de sir Edward Hughes. Par cette lettre, l’amiral anglais réclamait le Sévère comme appar-