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jets, mais même savoir ce qu’il était devenu. Sir Eyre Coote, de mauvaise humeur contre les finesses de la diplomatie orientale, n’eut plus qu’à retourner à Madras. D’ailleurs, le plan convenu entre Hyder et les Français pour la réduction de Nagapatam ne put recevoir son exécution. Suffren fit bien voile pour s’y rendre ; mais il fut aperçu par la flotte anglaise, et, bien qu’à son tour il voulût éviter le combat, il y fut contraint par d’habiles manœuvres de l’amiral anglais.

Le 4 juillet, une action générale commença entre les deux flottes. L’amiral anglais, monté sur le Superbe, et l’amiral français, monté sur le Héros, cette fois encore se combattirent long-temps, pour ainsi dire corps à corps. Pendant une heure et demie le feu se maintint des deux côtés avec une égale intensité : la victoire était encore indécise lorsqu’un changement de vent subit vint jeter tout-à-coup le désordre dans les deux lignes. Suffren veut réformer le premier la sienne ; il présente à l’ennemi ceux de ses vaisseaux qui ont le moins souffert et en couvre habilement les autres. De son côté, l’amiral anglais fait tous ses efforts pour rassembler ses navires, la plupart fort maltraités, entre autres celui que lui-même montait. Au moment du changement de vent, le capitaine d’un vaisseau français, le Sévère, qui avait déjà donné quelque preuve de faiblesse, commande d’amener son pavillon ; deux volontaires, auxquels d’abord il donne cet ordre, s’y refusent ; cependant le pa-