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queue, brise leurs rangs, disperse les bagages. L’ennemi ne se montre nulle part, mais on s’attend à une attaque. La cavalerie de Hyder occupe effectivement tout le terrain voisin, d’où elle domine les Anglais cheminant en ce moment dans une plaine unie ; elle les menace de plusieurs côtés à la fois. Mais pendant ce temps Tippoo est entré à Arnec à la tête d’une division considérable : il enlève les trésors, renforce la garnison, et rejoint le gros de l’armée ; ayant ainsi réussi dans son projet, Hyder se retire en cédant peu à peu le terrain à l’ennemi. La réduction d’Arnec étant alors chose sans importance ; sir Eyre Coote rétrograde sur Madras. Pendant la route, l’avant-garde de l’armée, composée d’un régiment de cavalerie européenne, tomba dans une embuscade ; grand nombre de soldats furent tués, le reste fait prisonnier. Le 20, l’armée anglaise rentra dans les murs de Madras.

À la fin de ce mois, la conclusion de la paix avec les Mahrattes fut solennellement annoncée à Madras. Sir Eyre Coote, se considérant comme investi du droit de traiter de la guerre et de la paix, fit, en son propre nom, des ouvertures à Hyder ; sans avoir consulté ni le gouverneur ni le conseil, il proposa à ce dernier d’accéder au traité conclu entre les Anglais et les Mahrattes, de rendre les places tombées en son pouvoir et d’évacuer le Carnatique. Il le menaçait, en cas de refus, des armes des Mahrattes, qu’il représentait comme au moment de se joindre