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avaient rompu la cavalerie mysoréenne, la cavalerie anglaise, s’élançant par les ouvertures subitement faites dans les faces du carré, la chargeait au milieu de son désordre, puis tout aussitôt revenait chercher protection dans le centre du carré. Le combat se soutint de la sorte, sans relâche ni interruption, pendant 26 heures entières. Un grand nombre d’Anglais jonchent la plaine ; beaucoup d’entre eux, quoique blessés, conservent leurs rangs, mais ils ne manient plus le sabre ou le fusil que d’un bras affaibli. En ce moment, M. de Lally, à la tête de ses 400 Européens et soutenu par un corps nombreux de cavalerie, s’avance au pas de charge, la baïonnette en avant. À cet aspect, la résolution des Cipayes commence à s’ébranler, le désordre se met dans leurs rangs. Les Mysoréens, qui s’en aperçoivent, se précipitent avec une rage redoublée ; ils massacrent tout ce qui se trouve sous leurs mains. M. de Lally, secondé par quelques officiers de Tippoo, se multiplie pour arrêter le carnage ; grâce à ses efforts généreux, le sang cesse de couler, le petit nombre des soldats de Brathwait encore épargnés par le fer et le feu sont faits prisonniers ; on aime à ajouter qu’ils furent traités par Lally avec une humanité extrême.

Les 2,000 Français débarqués par Suffren étaient pour Tippoo un renfort considérable, qui le mettait à même de tenter plusieurs entreprises, Le 3 avril, il s’empara de Cuddalore, place en ce moment fort importante pour lui, car elle fournissait un point