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Le projet du bailli de Suffren était de se porter sur Madras, où il voulait arriver au point du jour, de manière à surprendre les Anglais par une attaque imprévue. Le 14 février, il était à hauteur de ce port. Neuf vaisseaux rang lais étaient mouillés sous les forts de la ville ; Suffren, ne voulant pas les attaquer dans cette position, continue sa route sur Pondichéry. Les Anglais, à la vue des vaisseaux français, lèvent l’ancre et mettent à la voile. Suffren ralentit sa marche. L’intention de l’amiral Hughes était d’aller couvrir Trincomalee, non de combattre ; mais Suffren ne le perd pas de vue. Le 19 les escadres étaient en présence : un engagement commença, auquel le mauvais temps et les brouillards mirent promptement fin ; les Anglais se dirigèrent sur Trincomalee, l’escadre française se rendit à Porto-Novo. Deux des principaux officiers de Hyder, accompagnés d’un agent français accrédité auprès de celui-ci, attendaient l’arrivée de l’escadre : ils étaient chargés de pourvoir aux besoins des troupes qui seraient débarquées par Suffren. Un traité formel fut passé entre Hyder-Ali et l’amiral français : le corps français devait être indépendant, il était considéré comme le fond de l’armée ; 4,000 hommes de cavalerie et 6,000 d’infanterie lui étaient adjoints ; sa solde devait consister en 24 lacs de roupies par an. Ces conditions arrêtées, Suffren débarqua 2,000 hommes ; Tippoo-Saïb les rejoignit aussitôt.

Le colonel Brathwait, à la tête de 100 Européens,