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la jeunesse et de la santé ! Cependant on ne s’était point aperçu sur l’escadre de l’affaiblissement graduel de la santé de l’amiral ; ses ordres avaient toujours eu la même netteté, la même énergie.

À la tête d’une armée plus nombreuse que toutes celles qu’il avait commandées jusqu’alors, Hyder avait envahi le Carnatique. Tanjore, Marawar, Madura et Tinivelly étaient menacés à la fois ; le fort Saint-Georges était journellement insulté par des partis de sa cavalerie. La discorde et la pusillanimité n’en régnaient pas moins dans les conseils de Madras. Le colonel Mackensie, qui se trouvait sur la division de l’escadre composée des bâtiments de transport, après être resté six jours à Bombay, mit à la voile pour Madras. Le 9 février, à Aujungo, dans les États du roi de Trevanoor, il apprit les progrès de Hyder dans le Carnatique ; il apprit aussi que la flotte française tenait la mer à la hauteur de la pointe de Galle, que des magasins étaient formés pour elle dans certains ports de Ceylan. Par suite de ces nouvelles et de l’avis d’un conseil de guerre, Mackensie abandonna le projet de débarquer à Madras à la tête de ses troupes ; il résolut, au lieu de cela, de tenter une diversion contre Hyder sur la côte du Malabar. En conséquence, il vint débarquer à Calicut avec un millier d’hommes, et rejoignit les troupes du major Abington, dont il prit le commandement. S’étant mis immédiatement en campagne, il s’empara de quelques forteresses. La mauvaise saison survenue, il retourna à Calicut et plaça sa petite armée en cantonnements.