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à la présidence de Bombay des secours d’hommes et de vivres ; la présidence répondit par un refus accompagné de regrets. Le major Abington cacha complètement le contenu de cette lettre à la garnison ; en même temps, il fit une nouvelle demande de secours dans les termes les plus vifs et les plus pressants. Cette fois il fut écouté ; une dépêche de Bombay lui donna l’assurance d’un prompt secours. Le major Abington était un officier capable, hardi, entreprenant : à peine eut-il reçu le secours qui lui était annoncé, qu’il se résolut à ne pas se tenir plus long-temps sur la simple défensive. Le 7 janvier (1782), après avoir fait secrètement ses dispositions, il se mit en marche, à la tête de la garnison, au moment où minuit sonnait ; les Anglais traversèrent heureusement et en silence un profond marais, et mirent en défaut la vigilance des postes avancés de l’ennemi. Au point du jour, après avoir enlevé une batterie, ils se forment avec rapidité et marchent vers le camp. L’ennemi surpris fuit en désordre. Par ce coup hardi devenu maître du pays environnant, Abington s’occupa à replacer dans leur ancienne situation les chefs que Hyder avait forcés à fuir ou rendus ses tributaires. Tout cela fait, il se dirigea vers Calicut. Le 12 février, ayant pris position à 200 verges des remparts, il commençait les opérations du siège ; mais, le jour suivant, une bombe tomba sur le magasin à poudre et le fit sauter, ce qui détermina la garnison à se rendre sans attendre l’assaut.