Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

égard à cette futile distinction de savoir si l’argent serait dépensé au Bengale, à Madras ou à Bombay. »

Nous avons laissé l’armée au moment où elle prenait ses quartiers d’hiver pour laisser passer la mousson. À ce moment, on apprit à Madras la prise de Chittore ; on apprit encore que, faute d’approvisionnements, Velore ne pouvait tenir au-delà du 11 janvier. Le conseil fit aussitôt les plus grands efforts pour la conservation de cette place importante ; il vida le trésor jusqu’à la dernière pagode. Les ressources n’en demeurèrent pas moins grandement inférieures aux dépenses devenues nécessaires. Le quartier-maître-général de l’armée demandait 35,000 paires de bœufs pour le transport des bagages et des munitions. L’argent manquait pour les acheter ; en tout cas, il n’eût jamais été possible de se procurer en peu de jours une quantité de bétail aussi considérable. D’ailleurs, comment aurait-on pu défendre, protéger contre la cavalerie de Hyder un convoi de cette étendue ? En conséquence le président, sans s’arrêter à cette évaluation du quartier-maître-général, lui ordonna de se contenter pour le moment de 8,000 attelages et 3,000 coolies ou porteurs, qu’il avait à sa disposition. Le général, comprenant l’urgence de la situation, pour la première fois se dispensa d’objections aux projets du président. Quoique très souffrant et d’une mauvaise santé, du moins d’une santé détruite par la fatigue et le climat, il rejoignit l’armée le 2 janvier ; mais le 5, il fut frappé d’une