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qu’ordinaires, son père fut nommé pour gouverner en son nom, sous le titre de naïb. Le tribut annuel imposé à ce nouveau rajah fut porté à 40 lacs de roupies. L’administration de la justice criminelle de Benarès et la police de la ville lui furent enlevées ; toutes deux furent confiées à des tribunaux nouvellement institués à Benarès, présidés par un grand-officier choisi parmi les indigènes, mais lui-même responsable devant le gouverneur-général et le conseil. Le droit de battre monnaie, retiré au rajah, fut transféré au résident anglais auprès de cette cour.

Pendant que le gouverneur-général prenait ces mesures à Benarès, l’armée, après s’être mise en possession de Lutteefpoor, marchait immédiatement sur Bidgagur, dernier et précaire asile du rajah détrôné. Ce dernier n’attendit pas l’arrivée des Anglais : au seul bruit de leur approche, il alla chercher un asile auprès d’un des rajahs du Bundelcund, qu’il croyait lui être dévoué. Il laissait derrière lui, c’est-à-dire dans le fort, sa mère, sa femme, ses parents, en un mot tout ce qui restait de la famille de Bulwant-Sing. Le 9 novembre (1781), Bidgagur commença à parler de capitulation. La ranna, veuve du rajah décédé et mère du rajah régnant, tenta aussitôt de stipuler en sa faveur quelques avantages personnels : elle demandait à conserver son argent et ses effets précieux ; suivant ce qu’elle affirmait, tout ce qui appartenait au rajah ayant déjà été emporté. Hastings