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L’assaut donné à Pateeta, sous le commandement du major Robert, eut un plein succès ; après une légère résistance dans les ouvrages extérieurs, l’ennemi abandonna les remparts et se fortifia dans l’intérieur du fort. Les soldats anglais entrèrent dans la ville sans rencontrer de difficultés. Le défilé de Sukroot était gardé par un nombreux corps de troupes et avec trois canons : leur résistance fut vigoureuse ; après avoir éprouvé une perte assez considérable, ils abandonnèrent néanmoins le défilé ; les Anglais demeurèrent maîtres du champ de bataille. Cependant la nouvelle de la prise de Pateeta et de celle de la prise du défilé de Sukroot arrivèrent en même temps à Luteefpoor, où s’était réfugié depuis peu le rajah. Il alla tout aussitôt s’enfermer dans le fort de Bidgagur, son dernier asile ; son armée se débanda, un petit nombre de soldats fidèles demeurèrent autour du malheureux prince. « En peu d’heures, écrivait le gouverneur-général, l’ordre fut aussi complètement rétabli dans cette province que s’il n’y avait jamais été troublé. » Le gouverneur-général se hâte alors de retourner à Bénarès. Dans une proclamation solennelle, il annonce un pardon général pour tous ceux qui ont trempé dans la révolte ; Cheyte-Sing, le malheureux rajah, et son frère sont les seuls exceptés. Un petit-fils de Bulwant-Sing, fils d’une de ses filles, est choisi pour remplacer le rajah sur le trône ; comme celui-ci n’avait que dix-neuf ans, de plus, des facultés moins