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ces deux positions consistait dans la difficulté de leurs approches. Néanmoins, Ramnagur fut d’abord attaqué par les Anglais. Ils étaient impatients de venger l’échec éprouvé par leurs armes en ce lieu ; de plus, la réduction de cette place les rendait maîtres de la capitale. Des batteries de canons et de mortiers furent élevées, les autres travaux préparatoires d’un siège commençaient déjà. Mais on comprit le danger de laisser à l’ennemi le temps de se fortifier à Pateeta et à Luteefpoor : rien ne lui eût été plus facile que de rendre ces deux villes inabordables, dans le cas où on lui eût laissé quelques jours de loisir. Les Anglais résolurent, en conséquence, de s’emparer par surprise du défilé qui conduisait à Luteefpoor, en même temps qu’une fausse attaque serait dirigée sur Pateeta. L’armée fut donc divisée en deux corps séparés : l’un marcha sur Sukroot sous le commandement du major Crabb, l’autre se dirigea sur Pateeta sous celui du major Popham.

Les approches de Pateeta étaient difficiles, plus dangereuses que ne l’avait supposé le major Popham ; l’effet produit par ses canons et ses mortiers fut à peu près nul. Craignant cependant qu’un plus long délai ne fit manquer l’opération sur Sukroot, il résolut de tenter la chance d’un assaut. Pendant ce temps, l’autre division de l’armée, sous les ordres de Crabb, était arrivée à travers des chemins à peu près impraticables à un village éloigné d’environ deux milles du défilé.