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gneur suzerain, c’est-à-dire du nabob du Carnatique. » Au fait, il y avait déjà bien long-temps, trop long-temps pour qu’on pût s’en souvenir, que Madras avait été aliéné au profit de la Compagnie par le nabob du Carnatique, et Calcutta par celui du Bengale, tous deux feudataires du grand Mogol. Le corps d’expédition marcha donc contre Nagore. Les Hollandais n’étaient pas en mesure de résister : après avoir solennellement protesté contre la conduite des Anglais, ils évacuèrent la ville. À l’époque de la première guerre avec Tanjore, le nabob ne voulant pas consentir à ce que les Anglais missent une garnison de leurs propres troupes dans cette capitale, avait proposé d’y placer une garnison de troupes européennes ; cette fois il insista pour qu’elle ne reçût pas d’autres troupes que les siennes. La présidence avait recommandé au général anglais et au nabob d’en user avec humanité envers le malheureux rajah et sa famille, instructions qui furent suivies : le rajah et sa mère écrivirent chacun une lettre au nabob, dans laquelle ils exprimaient leur reconnaissance des bons traitements qu’ils avaient reçus. Le président, transmettant copie de ces deux lettres à la cour des directeurs, disait lui-même : « Nous avons appris avec grande satisfaction, par des lettres du rajah et de sa famille ; qu’ils étaient traités avec beaucoup d’égards et d’humanité dans leur emprisonnement. »

Le président de Bombay, M. Hodges, mourut le 23 février 1771 ; il fut remplacé par M. Hornby. Le