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neur-général ? » M. Marckham, agent de Hastings et chargé de cette expédition, lui rendit compte de sa mission dans les termes suivants : « Le rajah se soumit tranquillement aux arrêts ; il m’assura que, quels que fussent vos ordres, il était toujours prêt à obéir : il espérait que vous lui alloueriez de quoi subvenir à ses besoins. Quant à ses districts ses forteresses, ses trésors, il était tout prêt à les mettre à vos pieds, sa propre vie si vous l’exigiez. Il se montra très cruellement affecté de l’idée que sa situation actuelle lui imprimerait une tache d’ignominie aux yeux de ses concitoyens. Il me supplia de vous assurer de son entière soumission pour l’avenir, espérant que vous voudriez bien avoir quelque indulgence pour sa jeunesse, son inexpérience ; qu’il espérait que le nom de son père vous déterminerait à lui rendre la liberté aussitôt qu’il aurait été à même de vous convaincre de la sincérité de ses paroles. »

Au départ du résident, à la fin même de cette conversation dont il vient de rendre compte, deux compagnies de Cipayes arrivèrent au palais. Les gardes du rajah sont désarmés, il est placé sous la garde des officiers de ces Cipayes. Cet événement produit à l’instant même une rapide et profonde impression sur la population de la ville. Pendant longues années le peuple avait joui, sous le père du rajah et sous le rajah lui-même, d’un gouvernement juste et modéré ; grâce à eux, la ville de Benarès était dans un état plus florissant qu’aucune