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j’étais mécontent de lui, beaucoup de repentir d’y avoir donné lieu ; il m’assura que tout ce qu’il possédait était à ma disposition. Il accompagna ces paroles par un acte qui trahissait encore davantage l’agitation de son esprit, ou du moins tout son désir de me convaincre de sa sincérité : il mit son turban à mes genoux. » Les besoins de la Compagnie, peut-être aussi ses dispositions personnelles à l’égard du rajah, empêchèrent Hastings de se laisser persuader par ces démonstrations ; il ne lui fit aucune promesse, et continua son chemin pour Benarès, où il arriva le 14, le précédant de quelques heures. À peine arrivé, le rajah envoie solliciter Hastings de vouloir bien le recevoir dans la soirée ; celui-ci refuse, et lui fait de plus signifier de discontinuer de semblables tentatives. Il lui enjoint d’attendre quelque avertissement de sa part, Le lendemain, un agent du gouverneur-général se présente, en effet, chez le rajah ; il était porteur d’un papier contenant l’énoncé des griefs dont se plaignait la Compagnie, des demandes qu’elle jugeait convenable de former. Le rajah réplique par l’apologie de sa propre conduite ; il sollicite avec de nouvelles instances une entrevue de Hastings. Loin de se rendre à ces supplications, celui-ci, prenant un parti décisif, le met aux arrêts dans son propre palais, où il est gardé par ses propres soldats. Le rajah ne tente aucune résistance. « Pourquoi ces gardes ? dit-il ; à quoi bon ? Ne suis-je pas en toutes choses l’esclave du gouver-