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voyé devait s’abstenir de toute conférence subséquente avec le rajah. L’année suivante, une demande de 5 lacs ayant été renouvelée, la résistance de ce dernier fut plus forte. Il représenta ses difficultés financières, l’injustice d’une semblable exaction après le traité formel passé entre lui et la Compagnie ; il rappela ses solennelles protestations à l’époque du dernier paiement, qu’il ne le faisait que pour cette seule année. Le gouvernement du Bengale, dont les besoins étaient plus pressants que jamais, répondit, en renouvelant sa demande, en termes formels ; il menaçait le rajah d’une expédition militaire, dont les frais seraient ajoutés au montant de la somme réclamée. Les troupes se mirent en marche ; le rajah paya les 5 lacs, plus 2,000 livres sterling, pour la dépense de leur déplacement.

En 1780, la même demande fut renouvelée pour la troisième fois par le gouverneur-général. Cette année le rajah envoya à Calcutta un agent de confiance, dans la vue d’attendrir le conseil suprême ; il faisait exprimer, avec les paroles les plus humbles et les plus soumises, tout son regret d’avoir encouru encore le déplaisir de personnes pour lesquelles il nourrissait la plus profonde vénération ; il priait d’excuser des erreurs et des fautes involontaires qui avaient amené ce résultat fatal ; il parlait de tous les efforts qu’il se sentait disposé à faire pour recouvrer une chose aussi précieuse que les bonnes grâces du gouvernement anglais. L’agent