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toute la plaine ; coupait les vivres aux Anglais, interceptait tous leurs convois, ne leur laissait pas un instant de repos. Les maladies et le manque de vivres firent bientôt de grands ravages dans leurs rangs ; Heureusement que Scindiah avait lui-même épuisé en peu de temps ses propres ressources ; il en était réduit à désirer sérieusement et sincèrement la paix. En conséquence, vers le milieu du mois d’août, des ouvertures furent faites par le rajah de Gohud au commandant anglais ; celui-ci les accueillit. Peu après un wackel de Scindiah, muni de pouvoirs suffisants pour traiter, se présenta au camp anglais. Les négociations commencèrent, durèrent quelques semaines ; pour aboutir enfin à un traité conclu le 13 octobre 1781. Les Anglais restituaient à Scindiah tout le territoire qu’ils avaient conquis de l’autre côté de la Jumna ; en revanche, Scindiah s’engageait à ne pas molester les chefs qui s’étaient alliés à eux, à abandonner toute prétention sur le territoire annexé par ceux-ci aux États du rajah de Gohud ; Scindiah s’engageait encore à faire tous ses efforts pour amener la paix entre les Anglais et leurs ennemis, Hyder-Ali et le peschwah.

La terrible secousse imprimée à l’empire par l’invasion de Nadir-Shah avait brisé tous les liens de dépendance et de sujétion qui rattachaient les subahdars ou gouverneurs de provinces au trône impérial. Les plus puissants en profitèrent pour ajouter à leur domination les territoires voisins dont ils pu-