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tion hardie étonna d’abord les auditeurs, commença par rencontrer quelque opposition, mais finit par être adoptée. Aussitôt le soleil couché, l’armée se mit en mouvement ; elle marcha treize heures sans se reposer, et arriva enfin en vue du camp mahratte. Aucune sentinelle, aucun poste avancé ne donne l’alarme. La surprise fut complète. L’armée mahratte tout entière était endormie, et, suivant l’habitude, une partie livrée à ce sommeil lourd et pesant qui résulte de l’ivresse de l’opium ; des éléphants blessés courent çà et là, renversent les tentes, écrasent les fuyards. Ce fut un tumulte général, un long massacre, après quoi le camp tout entier, avec l’artillerie et d’immenses approvisionnements, demeura aux mains des Anglais. Comme le manque de moyens de transport et quelques autres difficultés retardèrent la marche du colonel Muir, il n’arriva que le 4 avril à Antry : plus ancien que Carnac, le commandement lui échut dès le lendemain. Le rajah de Gohud fut mis en possession de Gualior. Les Anglais, assez forts maintenant pour demeurer sur la défensive dans le territoire de Scindiah, ne l’étaient point assez pour entreprendre d’opérations de quelque importance ; ils s’efforcèrent d’obtenir des secours du rajah de Gohud et de quelques autres chefs. Pendant ce temps, l’armée avait pris position à Sissaï, à plusieurs jours de marche de la frontière de Gohud, dans l’intérieur de la domination des Mahrattes. Scindiah vint camper dans le voisinage ; sa cavalerie, répandue dans