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rejet pur et simple du traité. Les Mahrattes étaient parfaitement au courant des progrès de Hyder dans le Carnatique ; l’empressement des Anglais à rechercher la paix leur parut une preuve de faiblesse, d’impuissance à continuer la guerre. Au reste, Goddart demeurait convaincu que la possession de la capitale n’avançait en rien la conclusion de la paix ; il savait les Mahrattes décidés à la brûler plutôt qu’à la livrer. Il se contente d’adopter un système de guerre défensive, qui permit aux troupes de la présidence de Madras de retourner dans le Carnatique, où leur présence devenait de plus en plus nécessaire. En outre, leur départ avait l’avantage de diminuer les dépenses de la présidence de Bombay.

Après avoir occupé quelque temps le sommet des Ghauts, Goddart se décide à opérer une marche rétrograde ; il décampe en silence dans la nuit du 17 avril (1781). Au point du jour, les Mahrattes se mettent à sa poursuite. La route était difficile, parsemée de bois, de bruyères, de rochers, on ne peut plus favorable à leur genre de guerre ; aussi ne cessent-ils pas un seul instant de harceler les Anglais. L’armée anglaise n’en exécute pas moins sa retraite avec ordre et précision ; aussitôt qu’elle eut atteint la plaine, les Mahrattes reprirent le chemin de leurs montagnes. La difficulté des approvisionnements et celle d’élever des retranchements de quelque importance avaient empêché Goddart de faire occuper par un détachement le poste qu’il